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Rentrée des Soulèvements de la Terre à Rennes

Nous sortons d’un mois d’août important. Il y a un mois jour pour jour, nous étions au Larzac pour les RESISTANTES 2023. Un espace-temps d’échanges et de formation approfondies, sur 4 jours, pour 600 luttes locales, qui a débouché sur une dynamique relancée autour de 60 luttes à venir contre l’accaparement des terres et de l’eau.

En toile de fond, tout le monde avait en tête la dissolution des Soulèvements de la Terre demandée par Darmanin et la FNSEA, le 21 juin, en répression ultime de la marche du 25 mars à Sainte-Soline.

Une semaine plus tard, le 11 août, le CONSEIL D’ETAT refusait de suivre le gouvernement sur sa tentative de criminaliser un mouvement qualifié d’écoterroriste, estimant,

« qu’il existe un doute sérieux quant à la qualification de provocation à des agissements violents à l’encontre des personnes et des biens retenue par le décret de dissolution ».

Mieux : le Conseil d’Etat a retenu que la dissolution portait atteinte à la liberté d’association et créait « une situation d’urgence » pour les requérants — 4 000 recours individuels, venant s’ajouter aux 150 000 signataires de l’Appel « Nous sommes les Soulèvements de la Terre. On ne dissout pas un mouvement ».

Les actions de désarmement ne sont pas considérées comme des « agissements de nature à créer un trouble grave à l’ordre public », mais des « actions symboliques de désobéissance civile ». Certains ont bien sûr tenté de minimiser la portée du référé, considérant que l’institution n’avait pas encore jugé « au fond ». Mais c’est bien, déjà, un premier jugement au fond qui a été rendu. Petite victoire, en attendant la décision définitive prévue à l’automne.

Troisième temps important : le CONVOI DE L’EAU, 800 vélos et 20 tracteurs partis des Deux-Sèvres le 18. Le moment-clé, c’est la réception de la délégation du Convoi par l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, le 25, avec une provocation du gouvernement : alors que le Convoi était venu négocier un moratoire, il faisait poser dans le même temps des grilles autour de la bassine de Priaires, dans les Deux-Sèvres. Avec des propositions de négociation à la marge, mais un refus du moratoire.

N’en doutons pas : si le Conseil d’Etat donne raison une seconde fois aux Soulèvements de la Terre, le gouvernement tentera de passer par la fenêtre s’il n’est pas parvenu à passer par la porte. Il trouvera de nouvelles façons de combattre le mouvement écologiste et cela passera par des provocations policières, comme ça a été le cas, à bas bruit, à l’arrivée du Convoi de l’Eau à Paris, le 26 août. Pour comité d’accueil, en première ligne, les motards de la Brav-M au complet, tournant d’abord comme des guêpes autour du Champ-de-Mars avant de nous interdire le franchissement de la Seine au Pont de l’Alma.

Nous appelons donc, dans le respect des indépendances spécifiques des associations, organisations et collectifs, à l’unité la plus large face à l’offensive tous azimuts du néo-libéralisme autoritaire. Outre la mobilisation pour le procès des inculpés de Niort, ce vendredi 8 septembre, et l’action rennaise surprise du 16 septembre avec les Soulèvements, nous appelons à signer et à rejoindre, à Rennes comme dans tout le pays, l’Appel pour les marches unitaires du 23 septembre, déjà signé par 50 organisations, de la Coordination pour la Défense des habitants des quartiers populaires à Alternatiba et les Amis de la Terre, en passant par des syndicats et des forces politiques de gauche, contre la répression des luttes sociales et écologiques, pour la fin du racisme systémique et des violences policières, pour la justice sociale, féministe et climatique…

La Gauche écosocialiste 35, 5 septembre 2023

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